Le côlon juif de Sylvie Perez

Article du 2 septembre 2015

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Un récit ou un roman vrai? Le don d’une amie à une autre qui lui demande de transformer sa vie en livre. L’héroïne? Pauline Zarka, juive tunisienne, drôle, belle, pleine de vie, qui mange bien, boit encore mieux, parle haut et fort, adore ses amis, les hommes et les voyages. Mais est atteinte, depuis son plus jeune âge, de la maladie de Crohn. Ce trou dans l’intestin – le fameux côlon – est son aiguillon tatillon. Chirurgien dentiste en rupture de cabinet, elle est accro aux voyages, va se faire soigner au Brésil chez un mystérieux magicien, tout en faisant de long séjour à Auroville en Inde près de Pondichéry. Son amie Sylvie, écrivain à l’écoute, la raconte, à son invite, avec humour et passion. Elle prend le temps de narrer les étapes progressives de son livre (qui devait s’appeler, au départ, « un côlon juif« ), n’hésite pas à endosser la casquette critique pour narrer avec une certaine verve picaresque les envies de Pauline, sa lutte pour une vie trépidante, évoquant au passage ses copines – dont Fabienne, l’expert en art suractive qui a toujours dix idées à la minute et trois rendez-vous à honorer – , moquant un brin la mystérieuse Mère d’Auroville, s’interrogeant sur les pouvoirs surnaturels du sorcier brésilien. C’est vif, ardent, plein d’espoir. Même si Pauline, in fine, est vouée à vivre douloureusement. Reste que Sylvie Perez dresse, mine de rien, le portrait d’une héroïne de notre temps, qui a mis ses passions en avant avec ardeur. A lire avec complicité.

J’ai envie de tout, de Sylvie Perez (Lemieux éditeur, 303 pages, 18 €).

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Publié le 2 septembre 2015 par

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