Chez Michèle

Fabienne et Bruno Poiré © GP

La route traverse le plateau lorrain, longe des bois, s’approche des étangs proches. Stock, à deux pas, avec sa marina, son camping champêtre, son église blanche, ses demeures colorées, évoquent Oléron et les parages de la Saline. La mer est loin pourtant, même si les voiles s’élancent sur les flots, sur des enfants s’élancent le ponton dans l’eau, si les yachts croisent ici les pédalos. Le parc animalier de Sainte-Croix est à deux pas. Comme la ferme des Corsyn qui accueillent dans leur ferme du XIXe siècle pour un séjour au calme dans leurs gîtes du domaine des Bachats.

Velouté de moules © GP

La vedette gourmande du lieu? L’ex café buvette de pêcheurs des Poiré devenu une table gourmande chic et étoilée. Les parents, Serge et Michèle se sont en mis en retrait, même si le premier fait encore le pain, si la seconde accueille avec élégance et sûreté. Le fiston maison, Bruno, formé jadis chez Georges Blanc à Vonnas, Antoine Westermann au Bueheriesel à Strasbourg, joue de son imagination en virtuose, tandis que sa compagne Fabienne ajoute, en salle, une note de charme à la demeure.

Tarte tomates/mozzarella © GP

On goûte là les idées du moment, les poissons et les crustacés de la marée de Bretagne (et non d’ici, faute de pêcheurs professionnels), la tradition revue avec grâce. Ainsi ce joli velouté de moules en amuse-gueule, cette amusante religieuse de foie gras au chocolat kirsché, cette fine tarte de tomates et mozzarella, ce bar à l’huile d’olive aux légumes en mille-feuille ou encore la daurade marinée aux agrumes.

Religieuse au foie gras et chocolat kirsché © GP

Fortiche sur les accompagnements, Bruno séduit avec ce riz en paella qui escorte à point les langoustines grillées du Guilvinec et donne une autre vision de son « fameux » (comme dit la carte qui ressemble, sur le mode redondant, à celle du copain Georges Schmitt de l’An II à Phalsbourg) risotto crémeux aux champignons. On ajoute une carte des vins éclectique sur laquelle le muscat d’Adam à Ammerschwihr ou le chambolle musigny d’Antonin Guyon, proposé en demi à 40 € (un somptueux flacon à tarif complice) font figure de belles escortes.

Langoustines et risotto façon paella © GP

Et l’on n’oublie pas, in fine, les desserts au goût d’enfance comme ce baba minute aux fruits compotés, ce congolais avec pomelos, ananas confit, gingembre, ou ces exquis petits fours qui se croquent comme des friandises. Bref, une belle maison dans un coin paradisiaque de la Moselle, un brin esseulé, qui ne demande qu’à devenir à la mode.

Congolais ananas et gingembre © GP