Le Mont-Blanc au Crans
« Crans-Montana: Crépaud au sommet de l’Europe »
Un article plus récent sur le même sujet est disponible sur notre site, vous pouvez le retrouver en cliquant ici
C’est la neuve table star de Crans, exquise par ses propositions du jour, son menu imbattable avec 5 plats, en 55 mn à 55 CHF, son service à l’italienne plein d’humour, sa vue incroyable sur le Cervin et le Mont Blanc, convoqués en voisins, face à vous, sur une terrasse qui vaut à elle seule le voyage en Valais. On en oublierait presque la cuisine vive, fine, subtile, raffinée, légère, fraîche et sans bavure du malicieux Pierre Crépaud.
Avec son adjoint et presque homonyme, Yannick Crépaux, ce drômois filiforme, gagné à l’amour des montagnes valaisannes, après ses classes chez Michel Chabran à Pont de l’Isère, au Martinez à Cannes, au château de Rochegude, chez Michel Rochedy au Chabichou, enfin au au château de Coudrée en Savoie, fait vibrer les saveurs sur un mode ludique et quasi festif, mais sans chichi. Les idées d’un déjeuner d’été ici même? Brillantes, drôles, sapides. Il y a la gelée de muscat avec sa brunoise de melon, sa glace de foie gras, son magret fumé et séché, le cappuccino de pommes terre Agria avec truffe d’été et rebibe d’alpage ou encore l’oeuf cuit à basse température, tomates cerises, calamaretti et jambon de montagne.
On n’oublie pas les saint-jacques (canadiennes, épaisses, bien fermes) poêlées, servies sur une polenta crémeuse, girolles sautées et crème au lard de Colonnata), ni, bien sûr, les jolis desserts, comme le vacherin glacé à la verveine du jardin et abricot du Valais ou la banane caramélisée avec chocolat, vanille, crumble noisettes.
On peut taquiner ici les grandes orgues du soir à travers un menu dégustation plein de verve, essayer au gré d’une carte tentatrice le carpaccio de saint-jacques aux girolles et son bouillon végétal corsé, ou jouer la carte du snacking chic, comme avec ce royal « burger de luxe » avec son joli pain au sésame, sa viande de haute qualité, ses frites façon Pont Neuf carrément exquises.
Le service est au diapason, la carte des vins pleine de propositions chatoyantes, mais en jouant le jeu des vignerons voisins, on tombe sur la Trace, si friande et un brin noisetée, en chasselas d’Ismaël et Samuel Bonvin à la cave le Tambourin à Corin-sur-Sierre ou encore l’exquise syrah des frères Philippoz à Leytron. Evidemment, on va s’étonner qu’une telle table échappe encore à l’étoile.
Et lorsqu’on sait qu’elle se trouve dans un palace (le Crans), crédité de trois maisons (rouges, certes), mais comme un Novotel ou un Mercure, on s’interroge. Et on espère que le Michelin suisse va bien vite réparer son erreur. Reste que les gourmets de Crans ne s’y trompent pas qui ont élu cette demeure, sa terrasse magique, comme son chef ludique, au premier rang de leurs plaisirs.
j’ai vraiment apprécié cette cuisine toute en saveurs et en surprises, ces vins fantastiques (qui valent plus que largement certains grands crus français) qui sont proposés par le sommelier en fonction des assiettes servies. La qualité du service, l’amabilité, l’accueil et même la visite de la cuisine m’ont laissé un souvenir à jamais gravé au fond du coeur. Je n’attends qu’une chose, c’est y retourner lors d’un prochain séjour en Suisse.