Bonvivant

En terrasse © GP

On a connu les Schürmann dans le faubourg de Riehen, où ils tinrent jadis la belle table sobre et étoilée, face ou presque à la fondation Beyeler. Depuis neuf ans, ils jouent les sentinelles gourmandes du quartier un tantinet excentré de Gundeldingen, dans une ancienne fabrique de rubans transformée en comptoir moderne et gourmand, avec cave avenante, épicerie chic, cuisine apparente.

Décor © GP

L’intérieur, froid et sans apprêt, avec son haut plafond genre loft, ses luminaires modernes, ses grandes tables espacées, ne fait guère rêver. Mais la terrasse, face à la façade couverte de lierre, permet d’avoir ses aises. Le maître d’hôtel moustachu – en short – ne fait guère d’effort pour sourire, mais prend son temps pour expliquer le « concept » de la maison. Petits plats façons tapas au gré du marché ou menu surprise à rallonge (s). La formule est connue, elle tient la route.

Tartare d’aubergine et mozzarella © GP

Andreas Schurmann, qui officia jadis à l’Europe, connaît son travail, réalise des choses légères au gré du marché souvent réussies quoique pas toujours. Le joli tartare d’aubergine s’accompagne d’une mozzarella caoutchouteuse pas terrible, le vitello tonnato voit sa crème de thon remplacée par une crème de féra, ce qui n’est pas forcément une bonne idée, surtout si elle incline à la fadeur, la truite saumonée aux courgettes jaunes et tapenade est fort correcte, quoique sans génie.

Vitello tonnato © GP

Le fruité et fort léger pinot noir produit par Sabine Steiner près du lac de Bienne passe sans mal, même s’il s’avère un peu court Et en issue la jolie panna cotta vanillée avec son sorbet abricot fait l’effet d’une divine surprise au regard du reste.

Truite saumonée et courgettes © GP

L’accueil est froid, l’ambiance un poil plombante. Reste que nul ici ne vient vraiment pour rigoler.

Panna cotta, mûres, sorbet abricot © GP