Brasserie Lipp

Chez Lipp © GP

Si vous voulez être heureux chez Lipp,  cinq règles:

1/ être connu ou reconnu pour avoir une bonne table (à l’omnibus dit le paradis, et non au fond dit le purgatoire et surtout pas au premier étage, dit l’enfer)

2/ prendre des choses simples et sûres

3/ se laisser bercer par le mouvement des choses

4/ se répéter les mots de Fargue (« le Piéton de Paris »): « j’y vais, comme un Anglais a son club, sûr d’y retrouver chaque soir un vrai camarade en compagnie de qui il est doux d’entamer, par le temps qui court, un lendemain chargé d’un imprévu... »

5/ bref, oublier sa défroque de critique (la laisser au vestiaire) et y endosser sa panoplie de poète.

Hareng Bismarck © GP

Tous les bonheurs vous sont permis. Et promis. Harengs Bismarck, avec sa  vinaigrette sucrée, pied de porc farci avec sa pomme purée, parfait glacé au café: voilà menu quasi immuable avec son « sérieux » de bière et qui ne peut décevoir. Il y a aussi le boeuf mode du midi, la choucroute (pas terrible et toujours un peu fade, mais c’est la tradition ici, et comme me le disait Jules Roy, vieil habitué: « au moins, elle ne fait pas mal »), la brandade, le jarret de porc aux lentilles et les quelques desserts signés Angelina (le Mont Blanc) ou Dalloyau (le millefeuille).

Pied de Porc farci © GP

En vedette: le service en rondins, les banquettes, les céramiques signés de papa et de tonton Fargue. Bref, un lieu unique, magique, parisien, éternel.

Ambiance chez Lipp © GP