La Stuva à l'Hotel Yscla Ischgl
« Ischgl: les malices de Benjamin »
Yscla? Le nom de Ischgl en idiome retho-romanche. D’où aussi cette belle et insolite façade en s’graffito qui cousine avec celles de l’Engadine. Chez les Parth, qui occupent d’importantes fonctions au sein du tourisme officiel d’Ischgl, la tradition de l’hôtellerie et du bien recevoir se transmet là de père en fils.
Voilà donc le rejeton, doué, de la famille, le petit Benjamin 27 ans, passé chez Santi Santamaria au El Raco de Can Fabes en Espagne, après des classes chez Heinz Winckler à Aschau, Christian Blind au Krusa, Christian Plumail de l’Univers à Nice et chez Marc Haeberlin à l’Auberge de l’Ill, puis chez Aqua à Wolfsburg.
Revenu dans la maison familiale dès 2008, il joue chez lui à guichets fermés dans une table sobre, ouverte le soir seulement pour 20 couverts (« la Stuva » autrement dit la salle en rétho-romaine, comme on dit la stube dans l’idiome germanique). La décoration, entre ardois et bois est d’une sobriété sans faille, comme l’ensemble de l’hôtel, qui a été rénové l’an passé avec soin.
Les menus, entre trois et sept plats, présentés comme des envols pour la planète Mars, forcément gourmande, donne une idée fort exotique de la cuisine franco-exotico-tyrolienne ici proposée. Ainsi, le tartare de thon à l’écume de vodka et caviar, le consommé de langoustine en dim sum à la citronnelle, la beuschel (ou beuchelle comme en Touraine, mais à la façon autrichienne) confectionnée avec de l’agneau (et non du veau comme c’est l’usage), composée d’abats (poumon, coeur, ris) émincés dans une sauce fine avec vin rouge et vinaigre.
On n’oublie pas les jolis fromages du maestro alsacien, en lisière de Suisse, Bernard Antony à Vieux-Ferrette, dont le comté de 28 mois, le munster petit Fiancé, la bûche de chèvre du Gers, font merveille. En dessert, on se fera plaisir dans la légèreté avec la glace aziu sureau et son kiwi meringué. Et pour un après-midi tout en douceur, n’hésitera pas à se rallier ici à la carte de la terrasse qui propose le traditionnel « Kaiserschmarren » viennois version soufflé. Santé!
net progrès photographique M.Pudlowski