Gérard Eckert - Restaurant G
« Dorlisheim: Eckert, le retour »
Gérard Eckert? On l’a connu à la Cour d’Alsace d’Obernai, puis au Oberenheim, sur le thème de l’Ours, dans une winstub à son nom et à son enseigne où il fut le « bistrot de l’année » du Pudlo 2002. Ce natif d’Algrange (Moselle), qui a travaillé chez Wladimir à Strasbourg, chez Raymond Olivier au Grand Véfour à Paris, chez Bocuse à Collonges et chez Julen à Fouday, fut finaliste au concours du MOF, avant d’être le chef au Chut, la demeure de charme de Mojgan Henriet dans la Petite France. Et voilà qu’on le retrouve presque par hasard dans une « zone d’activités » des abords de Molsheim.
Nous sommes à Dorlisheim, dans un cadre improbable, celui d’un labo de cuisine mué en traiteur devenu maison pour tous avec ses chaises et tables en bois façon winstub. C’est, tout à la fois, insolite, contemporain et éternel. Gérard qui fait ce qu’il sait faire – de la bonne cuisine et rien d’autre -, jouant aussi bien la cuisine des voyages que la tradition d’Alsace.
On se régale là de foie gras chaud à la rhubarbe, beignets de crevettes en accras, terrine de canard et ses crudités, mais aussi boeuf de Galice ou du pays basque de belle épaisse et de splendide tendreté, cabillaud en feuille de bananier ou crevettes en version thaï, façon tom ka gaï. On achève sur une framboise Melba – dont mon copain le peintre Guy Untereiner chanta les mille louanges -, en faisant un sort au chardonnay Grand Ardèche de Latour, comme au pinot noir Clos Saint-Jacques de la Ville de Colmar. Bref, on vient pour goûter l’idée du jour et commander son repas de fête. Voilà un lieu rare, drôle, incroyable, à visiter de près.
C’est désormais une halte régulière même lorsque l’on ne passe pas vers Molsheim. Son « affaire » est totalement différente d’O’Barenheim.
Gérard est un hôte généreux, sa cuisine l’est également et reste authentique, parfois teintée d’exotisme,
Un bon traiteur (pas cher) et une table de qualité.