Le Balbec au Grand Hôtel
« Cabourg: un coup de nostalgie au Balbec »
Cette table, l’aquarium cher au Proust d’A l’ombre des jeunes filles en fleur, a retrouvé de sa superbe. Les dorures des stucs ont été rehaussées à pied, moquette et fauteuils dans les tons rouges ont du chic, le service a du mordant et l’on s’étonne que le Michelin, qui signale le Grand Hôtel et sa rénovation avec l’éclat, l’oublie tout simplement.
Il y a pourtant un bel effort fait ici par Jérôme Lebeau pour redonner au lieu un brin de caractère gourmand. Ce Breton voyageur, passé chez Lasserre, la Maison Blanche, les bistrots de Guy Savoy, au Park Hotel à Grenoble, notamment, joue une carte sophistiquée qui n’est pas sans charme.
Asperge et caviar au caillé de chèvre, coquillages en salade de quinoa à l’orange, salicornes et agrumes en gelée, bar sauvage rôti et couteau gratiné avec son ormeau poêlé plus cannelloni végétal ou encore pièce de Black Angus (en l’occurrence de l’onglet signé Metzger) avec confit d’oignons rouges, morilles farcies et crémeux pommes rattes ne manquent pas de caractère.
En issue, les madeleines avec leur sauce chocolat et leur belle glace vanille crémeuse font un assez joliment moment proustien. Carte des vins pleine de ressources avec l’insolite Clos de Los Siete signé Michel Rolland et issu de Malbec en argentine, plein de sève et de fruit.