Metz, une ville pour l’âme

Article du 12 juin 2010
Cathedrale Saint-Etienne de Metz

Cathédrale Saint-Etienne de Metz

« Il n’y a pas de ville qui se fasse mieux aimer que Metz. Un Messin français à qui l’on rappelle sa cathédrale, l’Esplanade, les rues étroites aux noms familiers, la Moselle au pied des remparts et les villages disséminés sur les collines, s’attendrit. Et pourtant ces gens de Metz sont de vieux civilisés, modérés, nuancés, jaloux de cacher leur puissance d’enthousiasme. Un passant ne s’explique pas cette émotion en faveur d’une ville de guerre, où il n’a vu qu’une belle cathédrale et des vestiges du dix-huitième siècle, auprès d’une rivière agréable. Mais il faut comprendre que Metz ne vise pas à plaire aux sens ; elle séduit d’une manière plus profonde : c’est une ville pour l’âme, pour la vieille âme française, militaire et rurale »

Je relis, non sans nostalgie, les premières lignes de Colette Baudoche de Maurice Barrès à l’Hôtel de la Citadelle, ouvert il y a cinq ans dans l’ancien Magasin Aux Vivres de 1569. Pourquoi ne pas le dire? Je suis assez fier de ma ville natale, qui fut ballotée, occupée, recréée, rebâtie, repensée. Il y a cette plaisante cathédrale, bâtie avec la réunion de deux églises en pierre de Jaumont et que l’on nomme la Lanterne du Bon Dieu, le quartier impérial avec sa gare monumentale destinée à accueillir Guillaume II, sa poste néo-romane, sa rue Taison et sa Jurue qui monte vers la Cour d’Or, musée magique offrant un parcours à travers sion histoire, le grenier de Chévremont, l’Esplanade, que domine la statue altière du Maréchal Ney, né à Sarrelouis et qui mourut pour l’Empereur au son de « Soldats, frappez droit au coeur ». Puis les bords de la Moselle, cet ilot des Piques et celui des Roches où écrivit Barrès.

Ce dernier voulait rendre hommage à la fierté des Lorrains occupés par les Prussiens, rédigeant un « Silence de la Mer », bien avant celui de Vercors, imaginant une jeune Messine résistant à l’amour que lui porte un bel officier occupant. J’épilogue… J’oublie au passage le quartier du Pontiffroy, outre Moselle, détruit sous l’ère Mondon (un ministre gaulliste d’envergure, un mauvais maire, à qui, cependant, l’une des plus belles places de la ville est dédiée), la militance de la renaissance du vieux Metz. Tout cela s’oublie pour raconter une ville éclatante dans la lumière de juin.

On vient aujourd’hui visiter Metz pour son Centre Pompidou II, ouvert il y a juste un mois… Je vais vous parler de tout cela rapidement. Mais je voulais tout d’abord rendre hommage  à cette cité des « Bastions de l’Est », devenue glamour et moderne tout en gardant sa belle nature et son identité.

Les Berges de la Moselle

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Publié le 12 juin 2010 par

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