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Les chuchotis du lundi: Hélène Darroze meilleure du monde, Pèir et Pierre, la folie Plisson, Shangri-La portes ouvertes, Delacourcelle le retour, un Four Seasons sur la côte

Article du 11 mai 2015

Hélène Darroze, meilleure cheffe du monde

Hélène Darroze © Maurice Rougemont

Hélène Darroze © Maurice Rougemont

Hélène Darroze a obtenu le prix Veuve Clicquot de meilleure femme chef du monde, rejoignant dans ce panthéon la française Anne-Sophie Pic de Valence, l’espagnole et basque Elena Arzak de San Sebastien, l’italienne et lombarde Nadia Santini du Dal Pescatore à Canneto-sul-Oglio et la brésilienne Helena Rizzo du restaurant Mani à Sao Paolo. Sa distinction lui sera remise le 2 juin dans le cadre de la manifestation des « 50 Best ». Gageons que la distinction, doublant sa présence au jury de Top Chef depuis cette année, apportera à la grande Hélène un regain de notoriété. Notons que si sa maison du Connaught à Londres détient deux étoiles, la première, celle de Paris, n’en a plus qu’une. Glissons que Carme Ruscalleda de Sant Pol de Mar (3 étoiles en Espagne, 2 à Tokyo) et Annie Feolde de l’Enoteca Pinchiorri à Florence (la première « 3 étoiles » d’Italie) pourraient figurer parmi les prochaines lauréates.

Pierre et Pèir

Pierre Gagnaire © Maurice Rougemont

On vous annonçait la semaine passée l’ouverture de la table de Pierre Gagnaire à Gordes, dans le cadre de la Bastide rachetée, modernisée et agrandie par Stéphane Courbit, des Airelles à Courchevel et du Pan Dei Palais à St Tropez. On en  en plus cette semaine sur cet établissement provençal – la table se nommera Pèir, autrement dit Pierre dans l’idiome local-, les fourneaux seront supervisés sur place par le MOF Michel Nave, collaborateur de Gagnaire depuis vingt ans. Et la cuisine, destinée à trente cinq couverts maxi, sera locavore avec par exemple: artichauts poivrades crus et bavaroise de poivron rouge à la menthe, rouget de Montpellier, chapons d’ail, pressé d’aubergine, eau de pastèque au Campari, lamelles de melon semi-confit au poivre noir, sorbet de lait de brebis, méditerranéenne de légumes, petit homard bleu poché au moment – les aiguillettes à la nacre, les quartiers de pêche blanche au ginseng, la bisque avec les « morceaux modestes« -, plus du riz sauvage de Camargue et râpée de poutargue. On s’en lèche déjà les babines.

La folie Plisson

Delphine Plisson © GP

Delphine Plisson © GP

C’est le phénomène médiatique de l’année: 6300 fans sur Facebook dès le premier jour, après seulement cinq mois de présence sur la toile, des pages entières, voire doubles ou même quadruples, dans le Figaro, Elle ou l’Express et ce avant l’ouverture des portes au public. Puis une inauguration de folie, avant le démarrage en fanfare le 8 mai, jour de la victoire, où 400 fans se pressaient au restaurant alors qu’on en attendait 120, plus des rayons dévalisés et des queues incessantes à l’entrée. Bref, voilà assurément « le » lancement gourmand le mieux « marketé » de ces dernières années. Delphine Plisson, qui fut vingt ans dans la mode, notamment à la tête de l’enseigne Claudie Pierlot, s’est reconvertie là avec brio. Il y a là un mélange d’entregent, de dynamisme et de savoir-faire assez bluffant, relayé aussi par une attachée de presse qui connaît son travail, Clarisse Ferrères-Fréchon, l’épouse d’Eric Fréchon, chef trois étoiles du Bristol. Le lieu ouvre tous les jours, fait la nique, rive droite, à la Grande Epicerie de Paris, a remplacé, dans l’esprit mais surtout la réalisation, le projet avorté de la Jeune Rue. Chapeau Plisson!

Le Shangri-La joue portes ouvertes

Christophe Moret à l'Abeille © GP

Christophe Moret à l’Abeille © GP

Sur la discrète place d’Iéna, le palace le plus secret de Paris – le Shangri-La, sis dans l’ancien palais de Roland Bonaparte – s’ouvre plus largement aux visiteurs gourmands. Le Shang  Palace, chinois étoilé, affiche sa carte en couleurs avec ses plats sur la devanture et met en avant son  menu dim sum à 52 €, à côté des menus à 56 € et 68 € du chef Christophe Moret à la Bauhinia, d’obédience franco-indonésienne. La grande nouveauté du lieu? La restaurant l’Abeille, qui détient une étoile et en posséda deux, du temps de Philippe Labbé, ouvre désormais le midi avec une formule moins onéreuse à 88 €, offrant notamment une fameuse soupe de petits pois aux morilles ou un pressé de foie gras à la rhubarbe et thé matcha, des goujonnettes de saint-pierre en mikado aux sucs de betteraves fumées ou un pigeonneau de Racan et asperges sauce bécasse, avant la fraise ciroflette aux biscotti à la glace à la pistache de Sicile ou encore le millefeuille tout chocolat aux éclats de fèves torréfiées. De quoi de se donner envie de découvrir un lieu jadis fermé…

Le retour des Delacourcelle

Marc et Philippe Delacourcelle © GP

Marc et Philippe Delacourcelle © GP

On les a connus il y a trente ans rue des Morillons, au bistrot du même nom où ils prirent la suite de Pierre Vedel. Les frères Delacourcelle firent ensuite un tabac au Pré Verre, où ces joyeux lurons, Philippe le cuisiner et Marc le sommelier-homme de salle, mirent leur talent en avant, sans le faire payer trop cher. Philippe, qui a travaillé chez Fauchon à Paris, puis Loiseau à Saulieu, avant de voyager en Asie,  mêle tradition française et épices d’ailleurs. Le second, qui a officié notammment au Ritz de Londres et à la Vieille Fontaine à Maisons-Laffitte avec François Clerc, choisit des crus hors pair et souvent méconnus (comme un rare grolleau d’Anjou). Ils sont de retour après deux ans d’absence dans une table sans chichi rue Falguière, qui est bien plus qu’un « bistrot à vin », comme ils le prétendent. Cela s’appelle le Vitis – autrement la vigne, en latin – et les mets à l’ardoise témoignent d’une belle franchise. Promis, on vous en parle très vite.

Un neuf Four Seasons sur la côte

François-Régis Simon © DR

François-Régis Simon © DR

Le groupe de luxe Four Seasons, dont l’unique fleuron français se trouvait jusqu’ici à Paris au George V, vient de revenir sur la Côte d’Azur avec un joyau de la Riviera. Après Terre Blanche Hôtel Golf et Spa à Tourrettes dans le Var, qu’il a géré de 2004 à 2012, il s’installe à Saint-Jean-Cap-Ferrat, au Grand Hôtel du Cap. Son tout neuf directeur, François-Régis Simon, ancien élève de l’université de Strasbourg,  présent dans le groupe depuis dix huit ans, arrive de Shenzhen en  Chine dont il dirigeait le Four Seasons local. Le Grand Hôtel du Cap qui possède 74 chambres – dont 24 suites- gardera, sous sa houlette, son côté à la fois prestigieux intime. Quand à son chef de cuisine Didier Aniès, MOF 2000, qui gère à la fois la table étoilée dite du Cap, mais aussi le Club Dauphin en ligne sur la mer et la Véranda, demeure bien en place.

Grand Hotel du Cap Ferrat © DR

Grand Hotel du Cap Ferrat © DR

A propos de cet article

Publié le 11 mai 2015 par

Les chuchotis du lundi: Hélène Darroze meilleure du monde, Pèir et Pierre, la folie Plisson, Shangri-La portes ouvertes, Delacourcelle le retour, un Four Seasons sur la côte” : 1 avis

  • Jylaf

    Très étonné de la récompense décernée à Mme Darroze. Il suffit d’aller voir les avis sur trip advisor pour se rendre compte qu’une partie non négligeable de sa clientèle est très déçu de ses prestations depuis une grosse grosse année (et notamment une gestion catastrophique lors de l’événement « tous au restaurant »).

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