Auberge des Matfeux
« Un air de bonheur à Arnage »
Arnage, à quelques pas du Mans: c’est là. Il y avait jadis des moines oeuvrant dans la grande forêt de l’Epau. Ils étaient d’origine savoyarde, se nourrissaient de matafan, ce beignet de pommes de terre au lard réputé « mater la faim ». D’où le lieu dit Matfeux. En créant son auberge dans les années 1960, Alain Souffront a repris ce nom étrange, mais en lui donnant pleinement son sens.
Les gourmets/gourmands des environs du Mans, comme les fous de voitures qui fréquentent le fameux circuit automobile voisin, pas seulement, pour les « 24 heures », sont là aux premières loges. Ils savent faire là bonne chère, à prix sage, en taquinant les flacons d’une des plus belles caves de France. Il y a l’accueil alerte, le service prompt et docte, les tables espacées, le tout nouveau « look » de la demeure, contemporain et sobre, imaginé par le designer sarthois Christophe Debec, qui a remplacé l’ancien bungalow millésimé 1962 de papa Souffront.
Xavier, le fiston, né un an après la création du lieu, qui a accompli son tour de France (en passant pas le Pressoir avenue Daumesnil à Paris et la Crémaillère du temps du Huyart à Orléans), a fait subir une cure de jouvence à la demeure. D’où le sentiment de redécouvrir ces Matfeux dont la générosité, le sens du bon rapport qualité prix, le goût du grand vin servi au verre légendaire, est proverbiale.
On vient là se faire fête avec des mets frais, justes de ton, issus de produits de saison de grande allure et de belle classe. Les poissons et crustacés des proches côtes bretonnes, la chasse des forêts environnantes, les légumes des maraîchers locaux (Alain Passard, dont le jardin extraordinaire est proche est un voisin) : voilà de quoi est fait l’ordinaire de la demeure.
Ce que vous goûterez : une cuisine de saine vertu et de bon sens. Avec le duo de saint jacques et d’huîtres de la baie de Bourgneuf, les délicieuses ravioles de langoustines dans leur jus beurré, la pêche du jour qui pourra être un saint-pierre au fin beurre émulsionné et citronné. Mais la farandole des gibiers d’hiver (perdreau au chou et foie gras, lièvre à la royale, dos de sanglier en cocotte) figure pareillement une partition royale.
Ajoutez des desserts de classe (tarte Tatin aux coings, ananas du Togo avec son pain de Gênes à la pistache, crémeux au chocolat lacté parfumé au caramel avec sa glace caramel au beurre salé) et notez ces Matfeux sur votre carnet d’or sur la route du grand Ouest. En décernant un blâme au Michelin qui oublie, depuis belle lurette, d’étoiler la maison.
je voudrai avoir des nouvelles de alain le papa cela me ferai enormement plaisir
deçu par le plat principale « supreme de poulet » qui en avait que le non ! dsl et si vous avez des invitations on vous installe au plus mauvais endroit !
Bravo au matfeux restaurant complet de À à Z . Je voulais félicité l ensembles du personnel. Bravo et merci pour ce repas d’entreprise
excellent restaurant , je le fréquente depuis les années 80 avec le même plaisir et le recommande régulièrement : pour la qualité des mets , des vins abordables , de la vaisselle , du personnel etc etc .
Votre article élogieux pour la cuisine de Xavier Souffront, passé aussi par Kérever, la Crémaillère et le Georges V, m’a donné l’envie de faire une halte aux Matfeux.
Après mon déjeuner du 5 mars dernier concocté avec les propositions du menu à 50 €, je partage votre avis sur l’incompétence du Michelin à méconnaître la valeur de cette table en ne lui accordant toujours pas cette étoile pourtant amplement méritée. Heureusement, Xavier Souffront peut compter sur les 2 toques du GaultMillau et les 2 étoiles du Bottin Gourmand pour se rassurer sur ses compétences, mais cette reconnaissance n’a hélas pas la même valeur.
Dans les semaines à venir l’approvisionnement chez Bordier pour les fromages et les beurres (et ça ne sera pas un mal), devrait faire monter d’un cran le très bon rapport qualité-prix de cette auberge. Pour les desserts, l’arrivée de nouvelles assiettes fera vite oublier celles actuelles au bleu inesthétique qui dévalorisent le travail, perfectible, du pâtissier.