Les chuchotis du lundi: Denamur déballe, Anne-Sophie Pic préside, Veyrat repart, Fréchon s’exporte

Article du 30 mars 2015

Denamur déballe tout sur le milieu

Xavier denamurIl raconte son histoire, son itinéraire, de serveur devenu brasseur d’affaires (il en possède cinq dans le Marais, dont les Philosophes, la Chaise au Plafond, le Petit Fer à Cheval), avec Daniel Bernard, grand reporter à Marianne, et ne cache rien des dessous (de table) du métier, révèle – même si on pouvait s’en douter – qu’il avait acheté une partie de ses affaires au « black » (reste qu’il y a prescription), se gausse un tantinet de la « mafia aveyronnaise » qui détient une bonne partie des affaires du milieu parisien avec notamment les Costes en ligne de mire (« arc-boutés sur leur modèle économique m’as tu vu« , p. 220). Il plaide pour un meilleur modèle serveurs/employeurs, dénonçant les vilaines pratiques du métier, prône l’augmentation de la TVA à 25 %, réclame la transparence financière, pour lui, pour les autres, le droit aux clients de consommer de la vraie cuisine et de bons produits, reprenant  le bon combat qui est le sien depuis « la République de la malbouffe », le documentaire qui l’a fait connaître au grand public comme le Zorro du bon goût. Ce faisant, il plaide aussi pour l’amélioration des cantines scolaires, prenant l’exemple de son village du Lot-et-Garonne où l’école nourrit les élèves avec du … « poulet né quelque part en Europe, découpé en Allemagne et livré surgelé« … alors que d’excellentes volailles sont élevées sur place. Paru depuis quelques jours, son livre, qui fait l’effet d’un pavé dans la mare, provoque quelques grincements de dents au syndicat des restaurateurs parisiens… même si certains, en douce, affirment que le bouillonnant Xavier a bien fait d’enfoncer le clou…

Anne-Sophie Pic préside la fête de la gastronomie

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Anne-Sophie Pic lors de la réception du prix du Rayonnement Français © DR

Elle est devenue un personnage officiel de la République. Anne-Sophie Pic, seule femme trois étoiles en France, à son enseigne à Valence, présente à Lausanne au Beau Rivage comme prochainement à New-York sur Madison, oeuvre partout pour le rayonnement français. Elle a reçu d’ailleurs en octobre dernier le prix qui porte ce nom au Quai d’Orsay, en présence de Laurent Fabius. Les 25, 26 et 27 septembre prochain, elle sera la marraine de la fête de la gastronomie qui mettra à l’honneur, sous le sceau de Carole Delga, secrétaire d’état au Commerce et à l’Artisanat et sous la conduite de la commissaire générale de la fête Sophie Mise le Bouleise, les valeurs de la créativité et d’audace. Elle succède ainsi à Guillaume Gomez, le chef MOF du président de la République, qui fut le parrain de la même manifestation l’an passé, sur les thèmes de l’amour du geste et l’excellence du savoir-faire, à travers la popularité, la convivialité, la générosité. Une manière d’indiquer que la fête de la gastronomie suit le mouvement récemment impulsé par « Goût de France/Good France » en mars dernier vers l’élitisme, mettant au premier plan le haut de gamme sans complexe, à travers chefs, tables, produits et artisans de bouche les plus variés. Une démarche courageuse pour un gouvernement de gauche…

Veyrat repart à la course aux étoiles

Marc Veyrat à Manigod © GP

Marc Veyrat à Manigod © GP

Sa belle table de la Maison des Bois de Manigod a brûlé le 17 mars suite à un accident électrique qui n’a épargné que la partie strictement hôtelière de son beau domaine montagnard. Mais Marc Veyrat, qui a perdu là beaucoup de mobilier ancien, notamment de famille, repart au combat avec une énergie neuve, décuplée malgré les épreuves qui l’ont marqué depuis son accident de ski. « On a tout rasé et on reconstruit tout. En plus beau! On rouvre en octobre, avec la même équipe. Et on repart à la course aux étoiles« . Rendez-vous donc très vite pour de nouvelles aventures gourmandes.

Fréchon s’exporte à Londres

Eric Fréchon & Florian Favario © DR

Eric Fréchon et Florian Favario © DR

Contrairement à nombre de ses collègues trois étoiles, Eric Fréchon ne possède pas de tables à l’étranger (ses collaborations extra-Bristol se limitent au Lazare et au Mini-Palais), reste que le groupe Oetker, qui détient le Bristol, comprend une dizaine d’adresses dans le monde entier (de Marrakech, avec le Palais Namaskar, aux Seychelles, avec Fregate Island Private, sans omettre l’historique et emblématique Brenner Park & Spa à Baden Baden). Eric Desbordes, le chef du 114 Faubourg, avait été, l’an passé, délégué à l’Eden Rock à Saint-Barth. C’est au tour de Florian Favario, le sous-chef du Bristol et Bocuse d’Argent 2013, d’aller porter la bonne parole fréchonienne au Lanesborough. Ce palace londonion, sis face à Hyde Park, à deux pas de Buckingham Palace et installé depuis deux décennies déjà dans l’ancienne St John’s Hospital a été revu et redécoré par l’architecte franco-libanais Alberto Pinto. Il va rouvrir ces jours-ci avec la patte de Favario, sous le patronage d’Eric Fréchon, avec pour objectif de conquérir les étoiles à Londres. Mission pas du tout impossible …

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Publié le 30 mars 2015 par

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