Benoît

Le service et les terrines de gibier © GP

« Chez toi, Benoît, on boit, festoie en rois« , dit la carte éternelle de la maison, de celle qui font le bonheur des collectionneurs. Cette demeure si parisienne, gérée, pendant tant et temps par les Petit, n’a pas changé avec l’ère Ducasse qui s’est appliqué à tout garder, tout rénover à l’ancienne, si bien qu’on a le sentiment que rien n’a bougé depuis l’origine (1904). Voilà un des rares « vrais » bistrots , qui ne court pas derrière la mode, garde sagement son menu déjeuner à moins de 40 € et voit venir à lui une clientèle jeune et ancienne à la fois, dans un cadre en rouge en or avec ses banquettes de velours qui a une âme.

Frisée au haddock © GP

Ce midi, Fanny Ardant est dans un coin avec deux admirateurs, des hommes d’affaires croisent des membres du conseil municipal (l’Hôtel de Ville est à deux pas) et deux couples de touristes se rallient au menu sage « à la française ». Velouté de lentilles, frisée au haddock et oeuf mollet, suprême de volaille jaune des Landes, darne de merlu (le nom plus chic, plus sud ouest, du colin) dorée au beurre demi-sel avec sa fine sauce matelote au vin rouge avec lard et champignons, tranche de boudin noir rissolée aux deux pommes font plaisir sans manière et sans malice.

Merlu sauce matelote © GP

Il y a aussi les terrines de gibier,  le foie gras de canard confit, les desserts en rafale (superbe millefeuille craquant à la vanille, joli soufflé au Grand Marnier, nougat glacé maison à la pistache), le superbe morgon du domaine des Nugues (à 40 €), fruité comme l’onde. Plus le coup de main du chef Eric Azoug, qui assure la continuité du lieu depuis six ans, le service policé, jeune, aux aguets. Et, in fine, le café Malongo qui, servi serré, est une merveille corsée. Santé à tous!

Soufflé glacé aux agrumes © GP