La Bouitte
« St Martin de Belleville: pourquoi les Meilleur sont les meilleurs »
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Voilà une maison qu’on a connue il y a quinze ans alors que la gloire planétaire ne l’avait pas encore effleurée et voici qu’on la redécouvre, après l’avoir suivie pas à pas, d’années en années, pour la retrouver au faîte de sa gloire, tel qu’en elle-même l’éternité a su la conserver. Maxime le fiston, champion de biathlon, stagiaire chez Lenôtre, et René le papa, ébéniste et plongeur au VVF des Menuires, Marie-Louise l’épouse à l’accueil et au service, Sophie la fille à la réception, Delphine la belle-fille en salle, sans omettre l’ex-gendre, Florent, toujours fidèle, en chauffeur de la navette qui assure les transferts vers les pistes.
Le lieu a à peine changé. On reparlera de l’hôtel qui a pris une dimension neuve, s’est agrandi en gardant sa tonalité savoyarde. Comme la maison elle-même. La Bouitte, en patois d’ici, signifie « la petite maison ». Et de fait, la famille Meilleur est demeurée solidement plantée dans sa terre, fidèle à ses racines. La cuisine qu’elle propose lui ressemble: fidèle, solide, généreuse, authentique, savoureuse, enracinée.
On est revenu là aux fondamentaux et, tandis que le monde entier s’extasie désormais sur le nouveau « trois étoiles » couronnant une demeure anodine du hameau de St Marcel dans la commune de St Martin de Belleville, au coeur de la plus déshéritée des trois vallées, celle où, jadis, ne volaient que les corbeaux, on vient goûter aux merveilles signées Maxime et René: la raclette fumée et mousse en merveilleux amuse-gueule, les crozets, artisanaux, taillés en longueur, au beaufort en risotto, avec champignons et oseille des bois, le foie gras chaud avec sa galette de maïs ou la truite fario cuisinée au bleu, c’est à dire fort peu, avec beurre frais fondu, carottes à l’oseille, sabayon acidulé.
Bref, des instants magiques. Que l’on ponctue avec la tendre volaille de la cour d’Armoise à la peau joliment croûtée avec sa purée de haricots cocos aux truffes. Et que l’on couronne de desserts royaux: eau de coing si digeste, lait glacé dans tous ses états et toutes ses textures, avec sa divine confiture de lait, ananas Victoria rôti au laurier, avec sa brioche feuilletée, sa bouleversante glace vanille. On n’oublie pas la ronde des fromages de Savoie, les vins d’ici, pas les plus connus (mondeuse blanche de Michel Grisard, rouge persan de Jean-François Quénard), ni le service amical et complice. Oui, les Meilleur sont les meilleurs, en tout cas, au niveau de leurs toutes neuves trois étoiles!