La Véranda au Four Seasons
« La Véranda au Four Seasons: peut mieux faire! »
Un article plus récent sur le même sujet est disponible sur notre site, vous pouvez le retrouver en cliquant ici
Bon, c’est vrai: le cadre ouvert sur son patio/jardin, en fait un cloître véridique au coeur d’une ancienne abbaye, est unique. Et y déjeuner lorsque le temps est au beau est un bonheur. Pourtant la maison, si luxueuse et si belle, s’y repose sur ses lauriers. Il y a bien les risotti parfaitement cuits (à la truffe blanche et au parmesan), la fine morue en brandade avec fenouil et poivrons ou les jolis spaghetti du Cavaliere Cocco avec petites tomates et basilic qui sont pile poile. Mais le reste déçoit.
On passe sur la mozarella au goût d’eau (avec asperges, artichauts, coeur de romaine, sauce aux anchois, eux tout à fait délectables). On tique sur la côtelette milanaise façon « oreille d’éléphant » tranchée trop épaisse, donc un peu étouffe-chrétien, qui dément sa jolie réputation. On déplore l’osso-bucco qui manque de moelleux avec une gremolata franchement moyenne et fade (trop réduite, avec son faible goût d’orange), même si le risotto « giallo' » (jaune) au safran qui l’accompagne est impeccable. Et l’on se dit que servir en guise de dessert de banales pâtisseries sur chariot, flanquées de glaces correctes, certes (vanille, chocolat), mais pas turbinées, donc dures, n’est guère valorisant pour un tel lieu de prestige, tenu par un grand cuisinier en sous-sol (Il Teatro du sarde de caractère Sergio Mei).
Bref, si la maison est charmeuse dans ses ors, son luxe et son apparat, les prix à la carte ne font rire personne et ne justifient guère en regard d’une prestation somme toute moyenne. Un bon point, cependant, in fine, à un choix de vins restreint, mais de qualité, comme le chianti classico Il Grigio 2006 de l’Azienda San Felice, une grande bouteille toscane, séveuse, fruitée, profonde, à 58 €, ici raisonnable. Même si on oublie de la resservir, car le service aime discuter entre soi et soi a une fâcheuse tendance à perdre de vue le quidam de hasard ou très repéré, comme votre serviteur.