Auberge Baechel-Brunn

Esther et Thomas Limmacher © GP

A Merkwiller-Pechelbronn, il n’y a plus de pétrole. Mais il y a les Limmacher. Dans ce qui fut jadis la capitale du pétrole en Alsace et dont il reste ici quelques souvenirs, plus un musée, la famille Limmacher a fait d’une ancienne grange modernisée, agrandie, une table de charme contemporaine. La jeune génération, Thomas en cuisine, Esther en salle, est désormais aux commandes, tandis que l’ancienne veille encore sur les chambres d’hôtes sises tout à côté.

Ravioles d’escargots au persil © GP

Jean-Paul, le père avait travaillé chez Mischler, le grand voisin du Cheval Blanc de Lembach. Thomas, lui, est un ancien du Buerehiesel, du temps d’Antoine Westermann, qui joue ici sa carte alsacienne modernisée avec malice. Le décor, dans les tons grisés, a du chic et de la gaîté, la carte des vins est riche d’heureuses trouvailles au juste prix, notamment avec des vins de la cave locale de Cleebourg (on pense au joli pinot noir Huetgasse) ou du méconnu Marc Anstoltz à Balbronn (joli riesling Glintzberg), sans omettre le classique et gouleyant muscat de Bott frères à Ribeauvillé, qui fut si longtemps le chouchou du Cheval Blanc, époque Mischler.

Maigre aux coquillages © GP

Les menus sont, eux, sont de belles sonates, composées avec délicatesses et finesses. Les idées du jour sur le thème du foie gras grillé ou du tourteau en nem, les classiques redéfinis, comme les escargots en ravioles avec champignons, ail, sauce persil, le maigre aux coquillages, coques, couteaux, pousses d’épinards et émulsion marinière, comme les belles volailles (splendide chapon landais servi pour deux, avec chou frisé, lard craquant, jus de cuisson réduit) ou le gibier (biche au chocolat mi-amer et käseknepfle) sont convaincants.

Chapon au chou © GP

Il peut y avoir un coup de sel en trop, mais Esther, vive et pimpante, veille au grain, vous rapporte une purée de céleri en un clin d’oeil et vous redonne le sourire. Côté desserts, la meringue glacée grand mùère est à la fois déclinée, revisitée et désestructurée avec sa belle glace vanille et son sorbet chocolat noir, comme la poire Belle Hélène sur le même thème.

Poire Belle Hélène revisitée ©  GP

Bref, la maison, dans le creuset de l’Outre-Forêt, donne son idée de l’Alsace rajeunie. C’est pertinent et convaincant.

Thomas et Esther Limmacher © GP