C’est « le » livre du 11 novembre: le bel album que mon vieux complice en reportages gastronomiques et littéraires consacre à son grand-père – dont il porte le nom et le prénom – disparu  lors de la Grande Guerre, tué d’une balle dans la poitrine le 21 mars 1917 près de Noyon (Aisne) et dont la fille, Lise-Rose, a su pieusement conserver maison, bagages, objets ordinaires. D’un passé recomposé déroulé comme un Modiano déplierait le fil des souvenirs, Maurice a développé le fil des images. La maison familiale de Noirmoutier, la malle du grand-père, les couleurs du passé,  – passé dépassé, couleurs joliment passées -, se profilent ici peu à peu. C’est en film en positif, comme un hommage rendu aux aïeux, une obole offerte au courage des anciens qui se sont battus pour une certaine idée de la France. Y affleurent sans cesse des bribes d’émotion en sépia. Un bel hommage comme une offrande, autant qu’un bel ouvrage dédié à l’art du souvenir.

La gloire de mon grand-père, photos et textes de Maurice Rougemont, préface de Philippe Delerm (Lajouanie, 62 pages, 25 €)