Un Paris nomade, coloré, bigarré, avec ses chromatismes joyeux, son noir et blanc, sa géographie sautillante, entre Est et Ouest: c’est le carnet d’adresses buissonnier, zigzagant, avec fantaisie certes, quoique fort rigoureux de Thierry Marx. Le chef star du Mandarin-Oriental n’oublie qu’il est né à Belleville. Son Paris a le parfum des saveurs du monde, prend son temps, fait des détours. Des tripes chez Maurice Vadorin, un chocolat chez Jacques Génin, un thé à la menthe rue des Consuls entre deux beaux objets du marais, des herbes de santé rue d’Amsterdam, en lisière de la place Clichy, une pâtisserie rue Rochechouart, une baguette chez Ganachaud et un café entre le bar de la Croix Rouge et la Brûlerie du Rendez-Vous font autant d’occasions de dérouler le fil des amitiés vagabondes. Thierry Marx a le sens de la complicité rare, de la gourmande fureteuse, de la digression poétique, à la façon d’un Léon-Paul Fargue contemporain. Ce livre d’heures, joliment illustré, en est l’illustration sereine.

Paris Marx – Saveurs Capitale, de Thierry Marx, avec Odile Bouhier (Flammarion, 206 pages, 32 €).