Ambassade d'Auvergne

Le service de l’aligot © GP

Je n’y étais pas retourné depuis deux ans, autant dire depuis la disparition de mon cher Robert Sabatier. La photo de ce dernier, filant l’aligot, (signée Maurice Rougemont, réalisée jadis pour CVF dans une série sur les écrivains à table), figure toujours au premier étage près des toilettes. J’y suis revenu avec les enfants pour fêter mon anniversaire. Comme un rendez-vous de la nostalgie. Après avoir le cadet, on devient vite l’aîné. On s’en rend compte ici même où le style maison a à peine changé, avec ses poutres vernies, ses grosses tables de bois désormais sans nappes, ses plats solides et généreux, qui font honneur au pays auvergnat.

Pied de porc et lentilles © GP

Salade de lentilles flanquée désormais de croustillants de pied de porc, velouté de topinambours et sauge mais aussi terrine de foie gras mi-cuit  (un peu trop malaxé et réduit en pâté genre mousse, dommage…), avant le magret de canard avec l’aligot, le suprême de faisan au chou, les saint-jacques à la purée de potiron, la (moelleuse) blanquette de veau. Que du sérieux, du solide, du bien pensé et largement balancé. Sans omettre le grand chariot des fromages d’Auvergne (avec saint-nectaire, laguiole, fourme d’Ambert, cantal, lavaur).

Faisan aux choux © GP

On y ajoute la cuve « volcane rouge » de Miollane, mi-gamay, mi-pinot noir, largement fruitée, le mille-feuille de mascarpone et noix, la mousse au chocolat, plus la rituelle prune de Gayral (en hommage, là, à Bernard Frank qui passa les années d’occupation réfugié à Aurillac et qui fut là, à l’instar de Robert cité plus haut, mon commensal du dimanche soir). Bref, une auberge d’un autre temps dans la force perdure et qui ouvre tous les jours. Santé et bonheur à tous!

Mille-feuille aux noix © GP