Le Frank à la Fondation Louis Vuitton

Victor Nicolas, Jean-Louis Nomicos, Emmanuel Ryon © GP

C’est l’événement parisien, artistique, urbain et mondain du moment: l’ouverture de la Fondation Vuitton et de son édifice contemporain façon oiseau géant aux ailes démultipliées, signé Frank Ghery, qui en fait le cousin français du Guggenheim de Bilbao.  La table maison se nomme le Frank et les clés des fourneaux ont été confiés à Jean-Louis Nomicos, chef au sérieux imparable et implacable, qui fut le maestro de Lasserre, après avoir été celui de la proche Grande Cascade. Nomicos présente d’ailleurs l’avantage d’être tout voisin de la dite fondation avec son restaurant dit les Tablettes de Jean-Louis Nomicos, sis avenue Bugeaud, au coeur du même arrondissement.

Salade Caesar © GP

Velouté de potimarron © GP

Autant dire que le rigoureux Jean-Louis, qui a mis là en place une équipe hautement performante – le jeune Victor Nicolas comme chef, qui le suit depuis fort longtemps, le très doué MOF pâtissier et champion du monde de son registre Emmanuel Ryon, natif de Bourg-en-Bresse. Disons le tout net: le niveau de cuisine proposé est élevé. Si le lieu – artistique, pictural avec ses galeries, étages, terrasses panoramiques, auditorium – valent la visite et le coup d’oeil, le Frank, avec son cadre neutre, sa queue imposante, vaut largement le coup de fourchette.

Brandade de cabillaud © GP

Joue de veau © GP

L’inconvénient, en effet: pas de réservation possible le midi, la file s’allonge et il faut s’armer de patience. Mais cela démarre, le bonheur peut être aussi au bar et le cadre sobre à l’envi permet, avec ses baies vitrées grandes ouvertes sur le dehors et le proche jardin d’Acclimatation, de grappiller ici ou là sans se lasser et en s’imaginant être loin de Paris.

Tarte fine pur citron © GP

Tarte fine chocolat de Tanzanie © GP

Ce qui se propose là, en tout cas à la carte des premiers jours: le velouté de potimarron avec châtaignes au gingembre, la salade Caesar avec ses coeurs de sucrine et ses « sot l’y laisse » de volaille caramélisés, le bien joli cabillaud effiloché façon brandade,  la magnifique joue de veau confite avec sa sauce aux cèpes et tagette sur lit de navets. On ajoute des desserts à tomber par terre, comme cette exemplaire tarte au citron revisitée et cette fine tarte au chocolat intense de Tanzanie. Bref, affriolant et savoureux, qu’un verre de malbec argentin de Mendoza, Terrazza de Los Andes relève à merveille. Belle santé à tous !

La salle du Frank © GP