Nakatani
« Paris 7e: connaissez-vous Nakatani? »
La nouvelle perle perle franco-nippone de Paris, après Etudes, Pages, Neige d’été ou Atsushi: on la déniche rive gauche, non loin du Bon Marché et du fromager Quatrehomme, dans une rue où se trouve déjà, tiens, tiens, Aida. Aux commandes, le jeune Shinsuke Nakatani qui a donné son nom au lieu sobre, genre petite maison discrète avec son plafond bas, ses tables joliment mises, sa cuisine ouverte à l’entrée, son service franco-français et appliqué.
On joue là le menu surprise décliné en quatre ou huit temps. Les mets sont nets, fins, vifs, quasiment sans sauces, avec des produits de haute tenue, des cuissons millimétrées, des saveurs exactes, des mariages justes, quoique sans paillette. Le petit Shinsuke qui a travaillé neuf ans chez Hélène Darroze, après Kayser (Alexandre à Garons près de Nîmes), Husser (le Cerf à Marlenheim, où il croisa Kei Kobayashi) et le Petit Nice à Marseille, connaît la musique. Chez lui, du simple – en apparence -, du sûr, de l’accompli.
Ce que vous goûterez là: homard en fine chapelure de poutargue, endive à l’orange, pomme Gold Rush, patagos de l’île d’Yeu et cressonnette ou foie gras de canard confit avec ses jeunes carottes, ses haricots verts et haricots beurres, sa feuille d’arroche, son huile de cacahuète, sa fleur de jasmin. Il y a encore la barbue rôtie au sautoir mais qui des airs de poisson en pot au feu, joliment relevée de sa sauce vinaigrette aux airs de gribiche et accompagnée de laitue Iceberg, poireaux crayons, fleurs d’ail rose de Lautrec et tajette.
On ajoute les viandes du jour comme ce faux filet de cheval, servi saignant, aux airs de filet de bœuf, avec filaments de pommes de terre façon pâtes fines, quinoa au jus de veau, champignons pieds bleus étuvés dans un jus d’oignon au champagne plus une purée de cresson à l’oignon mariné au vin rouge ou encore la jolie pintade de Charlosse rôti moelleuse à l’intérieur, croustillant à l’extérieur, servi du chou frisé façon chou farci, des amandes torréfiées, des pousses de ciboulette et d’ail.
En dessert, il y a le sorbet maison banane, passion, ananas, puis le biscuit moelleux façon sponge cake à la courge, la crème crue de Normandie, les pépins de courge vanillés et la clémentine marinée au jus de mandarine, enfin le chocolat samana avec billes de concombre, marmelade citron et tuile cacao. Tonique et frais. Comme les vins au verre: ainsi ce vif savagnin d’Allobrogie signé Dominique Lucas à Ballaison et ce très fin pinot noir Bourgogne de chez Virgile Lignier à Morey Saint-Denis, livrant son fruit et sa vigueur. Bref, retenez ce nom: Nakatani, on en reparlera vite!
Personnellement je n’ai pas aimé autant que vous cette adresse, j’ai trouvé qu’elle manque de magie.
Merci d’avoir le bon oeil!
Vous avez surement dû vouloir dire dans le premier paragraphe: « le jeune Shinsuke Nakatani qui a donné son NOM au lieu sobre » et non « le jeune Shinsuke Nakatani qui a donné son lieu au lieu sobre »… Ce lieu a dû vous troubler!