Le dîner de gala des Grandes Tables du Monde
Voilà le type même de repas que vous ne ferez pas, dans un lieu de prestige que vous ne fréquenterez sans doute pas non plus, mais dont la recension donne à rêver d’une part et en dit long, de l’autre, sur l’union, réelle et profonde, des grandes tables du monde rassemblées en association de prestige et leur capacité à s’autogérer, tout en s’autocongratulant. Le dîner du 60e anniversaire des « Grandes Tables du Monde » créées jadis sous le nom de « Tradition et Qualité »avait donc lieu à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris, ce bel hôtel particulier, avec ses salons magnifique et son jardin immense, bâti pour le comte Félix-Nicolas Potocki par l’architecte Jules Reboul, bel exemple du style classique français.
Au menu, et pour célébrer le passage de témoin, que nous évoquions hier, entre Marc Haeberlin et le nouveau président David Sinapian, un grand récital classique à la française de haute qualité, concocté par quelques uns des membres prestigieux de la chaîne: les saint-jacques au caviar de Guy Martin au Grand Véfour, les aiguillettes de foie gras Claude Terrail de Laurent Delarbre à la Tour d’Argent, le boudin de homard bleu d’Alain Soliveres chez Taillevent, le veau fermier de la tête au pied signé Christophe Moret, qui est toujours le chef de Lasserre et doit rejoindre en fin d’année le Shangri-La, enfin la crème fondante chocolatée avec sa glace au café signée de Claire Heitzler, émérite pâtissière de Lasserre.
On y ajoute, bien sûr, des vins de grande classe (Moët & Chandon grand vintage blanc 2006, grand vintage collection 1999 et grand vintage rosé 2004, saint-péray blanc Payrolles 2011 signé Pic et Chapoutier, château Batailly 2006 grand cru classé de Pauillac d’une grande profondeur et au bouquet très séducteur, qui joue le morceau de bravoure du repas, sans omettre l’admirable gewurztraminer de Léon Beyer à Eguisheim en grains nobles 1998), plus un service supervisé par Antoine Pétrus de Lasserre, le tout bichonné, concocté, boosté par la dynamique équipe Lenôtre conduite par le double MOF Guy Krenzer.
Bref, un repas comme une démonstration. L’assemblée venait du monde entier. La cuisine et l’esprit du lieu étaient, eux, éminemment français. Qui dirait après cela, que l’art de vivre à la française n’est pas le plus charmeur du monde?
Site: www.lesgrandestablesdumonde.com